Pour pousser Soro à l’exil, Ouattara transforme la fiction de l’escalade des murs en réalité.
Alassane Ouattara a toujours raconté et fait raconter par ses amis qu’en septembre 2002, sa résidence de Cocody avait été prise d’assaut par des “corps habillés” à la solde de Laurent Gbagbo, qui tenaient à éliminer tous ceux qui étaient favorables à la rébellion, et que son épouse et lui n’eurent la vie sauve, qu’en escaladant le mur d’enceinte de leur propriété pour se réfugier dans l’enceinte voisine de l’ambassade d’Allemagne.
Ceux qui savent lire entre les lignes battirent en brèche cette information qui puait à mille lieues la fanfaronnade inutile doublée d’un peu de mythomanie de la part d’un homme qui prétendait avoir escaladé à 60 ans un haut mur de l’envergure de celui d’une ambassade, qui plus est, que sa résidence et la mission diplomatique aurait en commun, alors que l’on sait qu’en droit domanial, deux unités foncières appartenant à différents propriétaires doivent être séparées par des haies d’au moins deux mètres de chaque côté. Ce qui suppose que le mur de la résidence privée de monsieur Ouattara qui n’était à l’époque qu’un opposant et celui de l’ambassade d’Allemagne devaient être séparés par une distance de quatre mètres au minimum, que ni sa femme, ni lui, personnages n’ayant pas de réputation connue de sportif connue, ne pouvaient effectuer en volant ou en sautant simplement, mais qu’ils ne pouvaient pas effectuer en marchant, si tant est que leur résidence était encerclée.
Passons ! Car on sait depuis que ce n’est pas comme cela que les choses s’étaient exactement passées.
En effet, grâce aux indiscrétions d’un diplomate français, Dominique Pin, qui se piquait de zèle affectueux pour Ouattara, on a pu apprendre en 2011 dans les colonnes du quotidien français Libération, qu’au moment du “siège” de la résidence du poulain de la Françafrique en Côte d’Ivoire c’est « l’ambassadeur Renaud Vignal, vêtu pour l’occasion d’un gilet pare-balles », qui « est allé extraire la famille Ouattara de sa résidence que les “corps habillés” [militaires] de la présidence encerclaient déjà ». « Alassane Ouattara restera deux mois et demi chez moi », confessera en outre l’ancien Premier Conseiller d’Ambassade de France en Côte d’Ivoire entre 2000 et 2002.
Pour tout dire, Ouattara s’était fabriqué une fausse image de persécuté politique qu’il a fini par y croire lui-même. Il a tellement cru en sa propre mystification qu’il a voulu la transformer en réalité… palpable.
Ainsi que l’atteste le siège lundi du Quartier Général de Guillaume Soro, son ancien bras armé.
Une entrée par escalade qui intervient un mois après que celui-ci a mis en garde la Commission électorale aux ordres, mais soi-disant indépendante de monsieur Ouattara et monsieur Ouattara lui-même, contre des manœuvres qui pourraient déboucher sur un remake de la sanglante crise postélectorale de 2010.
https://youtu.be/re0kpHgIgDQ frère soro empéché