A la surprise générale le MRC a annoncé qu’il n’ira par aux élections municipales et législatives février prochain invoquant des irrégularités qui vont compromettre la transparence
Incisif et pédagogique, Maurice Kamto s’est fendu de ce discours pour le moins inattendu. En effet, jusque-là, son parti était partant pour le double scrutin du 9 février 2020 en effet « Il était persuadé que dans un sursaut patriotique, le régime en place prendrait en compte les exigences légitimes des Camerounais, même à la dernière minute. Malheureusement, celui-ci s’est enfermé dans son mépris habituel. Le pouvoir illégitime n’entend même pas respecter un minimum de règles, qu’il s’agisse de celles du Code électoral pourtant déjà très insatisfaisantes ou de celles régissant le fonctionnement de l’Administration publique. Le dispositif électoral actuel n’est rien d’autre qu’une souricière politique.» .
C’est donc le 25 novembre, soit la date butoir pour la réception des dossiers de candidature qu’il décline la participation de son parti. Il reconnaît que «tous les indicateurs objectifs montrent aujourd’hui que le peuple Camerounais attend avec ferveur le MRC lors du double scrutin du 9 février 2020 pour lui rendre justice, après le hold-up électoral dont son candidat à la présidentielle du 7 octobre 2018 a été victime de la part du régime en place et que sa formation politique à pris la pleine mesure de cette décision limite leur ferme les portes même de la présidence. La loi électorale exigeant que tout candidat à une telle élection soit présenté par une formation politique ayant au moins un élu, ou, à défaut, qu’il rassemble au moins 300 signatures de personnalités, dont on sait qu’elles sont, pour l’essentiel, inféodés au régime. De même, le MRC est conscient que faute d’avoir des conseillers municipaux, il ne pourra pas présenter des candidats à d’éventuelles élections sénatoriales et régionales dans les conditions actuelles.
Le boycott
pour le MRC, organiser des élections au Cameroun aujourd’hui, qui plus est des élections locales, sans avoir rétabli la paix dans les régions du NOSO et créé les conditions d’une participation effective des populations des deux régions au libre choix de leurs représentants à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux, c’est donner le message selon lequel ces populations ne sont pas des Camerounais et, ce faisant, consacrer la partition de fait du pays.
Aussi, Le parti veut rester fidèle à son exigence d’une réforme consensuelle du système électoral avant toutes nouvelles élections au Cameroun «après notre expérience amère du double scrutin de septembre 2013 et de l’élection présidentielle d’octobre 2018, car avec le système électoral actuel, les mêmes causes produiront inévitablement les mêmes effets, à savoir, fraudes massives, vol des résultants et nouvelle crise postélectorale.» précise-t-il. Maurice Kamto précise que cette décision est dictée par l’intérêt supérieur de la Nation. «L’engagement politique du MRC ne vise pas à assurer quelques postes à ses membres ou à lui adjuger quelques sièges dans un système antidémocratique, liberticide et qui conduit le pays vers le chaos sécuritaire et un désastre économique et social.»
Le MRC appelle donc les Camerounais à ne pas allez voter et à rester chez eux le 9 février 2020, afin de ne pas cautionner des élections qui ne ramèneront pas la paix dans le pays, ni ne déboucheront sur un choix libre et transparent par les Camerounais de leurs représentants à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux. Le MRC invite les partis politiques de l’opposition dont certains se distinguent par leur opposition à lui plutôt qu’au pouvoir néfaste en place, à ne pas se mettre du mauvais côté de l’histoire de notre pays en cautionnant, comme par le passé, cette dernière forfaiture électorale du régime BIYA qui, au regard du contexte politique, sécuritaire, économique et social national risque de détruire les derniers espoirs de reconstruction de la paix dans notre pays. Le MRC invite ces partis politiques, l’ensemble de société civile, les organisations et autres forces religieuses à se joindre à lui pour boycotter le double scrutin du 9 février 2020 et résister à la forfaiture permanente.
Projet d’assassinat
«Des personnes porteuses d’un sombre projet contre notre peuple sont prêtes à tout pour garder le pouvoir.» il faudra s’attendre à tout préviennent les officiels du MRC «il y a un projet d’élimination physique du président élu, le Pr. Maurice KAMTO, de deux leaders alliés, Christian PENDA EKOKA et Albert DZONGANG, et de certains cadres du MRC. » Maurice Kamto précise que ces menaces n’ont aucun impact sur sa détermination à offrir une alternative politique aux Camerounais.