À L’ère du covid-19, rester à la maison est un besoin prépondérant tant pour les jeunes que les vieilles personnes. Cependant, en Afrique les plus jeunes voient leurs études affectées par le nouveau coronavirus. Leur éducation est désormais tributaire de la pandémie, de surcroît, certains pays n’ayant pas disposé de méthodes de suivi d’éducation laissent encore plus au dépourvu, les élèves du primaire et même ceux du secondaire, sur l’étendue du continent le plus pauvre au monde. L’anxiété envahit les gouvernements des pays africains, de fait, dernier sur les systèmes éducatifs le continent africain, est le plus affecté par cette épidémie en termes de scolarisation.
Le covid-19 a contraint plus de 182 pays à travers le monde, à fermer toutes leurs institutions scolaires. Ainsi, c’est près de 1,5 milliard d’élèves qui ont été renvoyés à la maison, sommés d’attendre la fin déclarée du confinement dans leurs pays respectifs, avant d’envisager un éventuel retour en classe. L’Afrique à elle seule compte plus de 600 millions de jeunes apprenants privés d’école pendant au moins un mois – pour la plupart des pays du continent – et deux mois pour certains pays. Toutefois, c’est une peur justifiée qui anime ces jeunes écoliers, lorsqu’on sait que l’Afrique est le dernier continent en ce qui concerne l’accès à la scolarisation de masse.
Une situation de crise de l’envergure du Covid-19, peut affecter de façon considérable non seulement les élèves, mais aussi l’éducation de ces derniers. Un vrai Casse-cou que la crise sanitaire liée à la pandémie, inflige au continent . En effet, l’oisiveté risque d’emporter avec elle certains de ces élèves. Ceux des pays de la partie subsaharienne sont les plus vulnérables, car, la crise économique qui sévit dans la plupart des pays de cette zone depuis l’arrivée du nouveau coronavirus, n’arrange en rien l’arrêt des activités scolaires. Les jeunes seront désormais perdus entre manque d’éducation et de nourriture, ce sera l’étape de la survie pour ceux-ci. « L’école pourrait n’être plus vraiment une priorité quand il s’agira de survie au sens propre du terme », a rapporté Le Monde.
Des expériences similaires ont déjà prouvé que les crises liées aux pathologies entraînent, la plupart du temps, des conséquences regrettables allant des grossesses involontaires à l’attachement de certains jeunes aux factions rebelles et aux comportements déviants. L’expérience de la RDC avec Ebola a démontré l’assurance d’une déroute des jeunes en temps de crise. Un cas plus probant encore est celui de la Sierra Léone avec l’épidémie d’Ebola en 2014, qui a causé quelques 12 000 grossesses précoces car, les filles ne bénéficiant plus de la protection qu’octroie le statut d’élève, se laissent animer par d’autres occupations, celles auxquelles vaquent habituellement des femmes de ces zones démunies et précaires. Mais encore, en 2015 à la fin de la crise d’Ebola, plus de 7 000 jeunes avaient rejoint des groupes armés et djihadistes à la recherche de meilleures conditions de survie. Dès lors, après une crise en Afrique, on ne vit pas on survie.
Des tentatives ont été lancées par plusieurs gouvernements pour relancer l’éducation. Avec l’apport financier du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), les gouvernements africains ont tenté de s’accommoder à de nouvelles méthodes d’enseignement, pour fournir à chaque enfant une éducation de base sans contrainte. La diffusion des programmes scolaires via la télévision et les radios, ou encore la mise à disposition des cours en ligne sont entre autres les différentes méthodes usées par les gouvernements des pays africains pour rétablir la distance qu’a créée entre les élèves et leurs cours, le covid-19.
Yvan Ngon