L’armée camerounaise a tué sept généraux séparatistes qui bloquaient la circulation pendant un mois sur les routes des régions anglophones. C’est une opération de deux semaines qui a permis ce résultat. L’armée a récupéré 70 véhicules que les combattants avaient confisqués à des civils et sauvé plusieurs femmes et enfants retenus en otage dans des camps séparatistes. A en croire le lieutenant Conrad Onana, un échange de tirs nourris a duré plus de deux heures à partir de 1 heure du matin vendredi dernier à Bafut. Outre les généraux tués, le nombre total de séparatistes tués lors du raid n’est pas encore communiqué par l’armée.
Selon le général Nka Valere qui commande les troupes dans la région du Nord-Ouest, plusieurs centaines de soldats ont pris part aux opérations au cours desquelles deux généraux autoproclamés ont été tués à Bali, en plus des cinq autres à Bafut dans le département de la Mezam. Il précise que les généraux tués par l’armée s’appellent Petit Poivre, Pierre, Petite Bible, Ibobe, Prince, Kobet et Babilla. Il ajoute que ses troupes ont récupéré de nombreuses armes et saisi du matériel que les combattants utilisaient pour fabriquer des bombes artisanales. S’il se félicite qu’on ait enregistré que des cas de blessures dans le camp camerounais, il invite les populations à collaborer avec l’armée pour mettre fin au parcours des terroristes qui se cachent dans les communautés.
En juillet, les autorités camerounaises ont interdit l’utilisation des motos à Mezam, au motif que ces derniers utilisent les motos pour attaquer des positions militaires, des postes de police et commettre des crimes, notamment l’embuscade et le meurtre de cinq policiers à Bali le 18 juillet.
Les assurances du gouvernement quant au retour à la normal n’émeut plus les citoyens. D’aucuns estiment que c’est la sixième fois depuis 2015 que le gouvernement assure aux voyageurs que les routes de la région du Nord-Ouest sont sûres et que les combattants ne déposeront pas leurs armes aussi facilement. « Comment les rencontrer et les convaincre [les combattants] alors qu’ils restent encore à l’extérieur ? Ils [les militaires] ont brûlé leurs maisons [des combattants] », se demande un riverain du nom de Njikong. Et d’implorer le régime en place de miser sur la voie du dialogue. « Nous supplions le gouvernement de les laisser [les militaires] déposer leurs armes. Nous devons nous sacrifier pour apporter la paix », a-t-il martelé. Selon les Nations unies, plus de 3 000 personnes ont été tuées et 550 000 déplacées au Cameroun et au Nigeria voisin depuis le début du conflit.