Maurice Kamto passe à l’offensive à Douala : « Si on nous impose la bagarre, alors on fera la bagarre »

« Nous ne cherchons pas la bagarre, mais nous ne fuirons pas la bagarre. Que ceux qui veulent nous imposer la bagarre se préparent à la bagarre ».

Le leader du MRC est sorti de ses gonds cet après-midi lors d’un meeting improvisé que des agents de la force publique commis pour le maintien de l’ordre ont failli transformer en scène de guerre.

En déplacement à Douala, ce mardi 30 novembre 2021, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun s’est adressé à ses militants au siège régional de son parti en milieu d’après-midi.

En marge d’un séjour qu’il entreprenait  ce jour dans la capitale économique, dans le but de rendre visite aux militants de son parti ainsi qu’aux autres personnes, arrêtés illégalement, violemment torturés par la police et l’armée du régime et emprisonnés,  pour avoir pris part, ou manifesté l’intention –le cas des cadres du MRC Olivier Bibou Nissack et Alain Fogué) de prendre part aux manifestations pacifiques contre l’organisation d’élections sénatoriales avant l’élaboration d’un code électoral consensuel,  voire simplement pour s’être retrouvés au mauvais endroit  au mauvais moment lors de la traque des militants du MRC, le Pr. Maurice Kamto a été surpris par la mobilisation des centaines de personnes, militants du MRC ou non, désireux de voir de leurs yeux l’emblématique leader dont les apparitions et la parole se sont quelque peu raréfiées ces derniers temps au Cameroun. Une mobilisation que les sécurocrates du régime à Douala avaient sans doute prévue et tenté de circonscrire  en mobilisant à leur tour un important dispositif de dissuasion.

 Certainement dérangés dans leur douce quiétude par ce Kamto dont la détermination à les « mettre au travail » n’est plus à décrire, la soldatesque du régime affichait cet après-midi l’air farouche des guerriers prêts à écraser l’ennemi. On a ainsi vu des éléments des unités spéciales de la gendarmerie et de la police se livrer à des exercices et manœuvres de provocation, dans la perspective d’une inéluctable chasse à l’homme, à défaut de l’habituelle répression. Mais les  camions lance-eau de la gendarmerie, et les kalachnikovs furieusement exhibés pas plus que les molosses sortis des camps pour impressionner le monde n’ont pas réussi à émousser la volonté des partisans de Maurice Kamto de communier avec leur leader.

Du coup,  Maurice Kamto, qui n’avait pourtant pas dans son agenda une rencontre avec sa base   de la capitale économique n’avait plus d’autre choix que d’entretenir celle-ci. Dans un ton des plus  galvaniseurs, le patron de la Résistance Nationale que ses partisans ont accueilli aux cris de « Kamto, président », a fait savoir que les prisonniers politiques qui croupissent encore dans les prisons du Cameroun (Yaoundé, Mfou et Douala, notamment) depuis septembre 2020 seront bientôt libérés et passeront les fêtes de fin d’année avec les leurs.

#ctaText??#  2025 : « Aide-toi et le ciel t’aidera », Maurice Kamto réveille les Camerounais  

Ne doutez pas

Le temps d’une adresse improvisée à ses camarades, Maurice Kamto a réitéré ce qui est pour lui devenu un credo : la réalisation de l’alternance dans la paix et par les urnes. Le leader du MRC a rappelé à l’intention de ses adversaires qui le présentent comme un fauteur de rébellion pour justifier leur volonté de prolonger le Cameroun entier dans la guerre civile, comme c’est déjà le cas dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest,  qu’il n’envisage pas d’autre voix pour arriver à la te de l’Etat que la voix démocratique des élections, car ne disposant pas d’armée pour procéder autrement : « A plusieurs reprises je vous ai dit que la voix que nous avons choisie est et reste la meilleure. Changement dans la paix et par les urnes. Il y a certains desseins qui vous font croire qu’ils ont un autre chemin. Mais s’ils ont un autre chemin, qu’ils vous l’indiquent. Moi je vous indique le chemin que je connais et qui nous amènera jusqu’à a gare. Moi je n’ai pas d’armée, je n’ai pas de milices, je n’ai pas d’armes… »

Cependant, le candidat arrivé officiellement deuxième à l’élection présidentielle de 2018 a adjuré ses militants d’être prêts à toute éventualité :  « Si on nous impose la bagarre, alors on fera la bagarre ».  Pour celui qui est considéré par bon nombre de ses camarades et sympathisants comme le véritable « président élu » de la présidentielle du 7 octobre 2018, ses partisans ne devraient pas fuir la confrontation, quelle qu’en soit la nature, s’ils étaient obligés d’en passer là. « Nous ne cherchons pas la bagarre, mais nous ne fuirons pas la bagarre. Que ceux qui veulent nous imposer la bagarre se préparent à la bagarre ».

Sur un tout autre plan, interne au parti cette fois-ci, Maurice Kamto a évoqué la situation des militants du parti qui ont quitté, quittent ou envisagent de quitter le navire pour diverses raisons : « On ne change pas un pays qui vit depuis 40 ans voire depuis 60 ans sous le même régime en un claquement de doigts. C’est un travail persévérant. C’est la résilience… Certains peuvent être fatigués en chemin. Mais j’ai toujours dit, je n’en veux pas à ceux qui sont fatigués et qui descendent du train. On arrivera à la gare avec ceux qui sont à bord du train ».

Comme d’il y a deux semaines à Bafoussam, le discours improvisé à Douala du Professeur Kamto a été l’occasion pour lui de préparer ses camarades au renouvellement des structures de base du MRC à travers des élections qu’il a promis transparentes.  

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