Déçu des entreprises malheureuses et tribalistes de Paul Biya et de ses apparatchiks, le musicien camerounais s’est récemment prononcé sur la fin du régime en place depuis 40 ans en annonçant les chantiers qui attendent le prochain patron d’Etoudi.
C’est dans une interview accordée au magazine panafricain Jeune Afrique que l’artiste a commenté l’actualité de son pays. S’il regrette le cours de la vie imposée aux Camerounais, Blick Bassy a la conviction qu’on s’avance vers la fin du tourment « La situation va bientôt changer. On est à la fin du règne de Paul Biya », croit fermement le musicien basé en France. Sans doute un pied de nez aux nombreux soutiens de Paul Biya qui fondent toujours leurs espoirs sur l’homme qui a récemment soufflé sur sa 89e bougie.
C’est qu’ils se plaisent dans un système solidement ancré depuis plus de 40 ans aujourd’hui et qui est entretenu par la politique sans fond véritable que prône le président camerounais dont Blick Bassy annonce la fin. Il faudra faire feu de tout bois pour renverser la vapeur selon lui « Le prochain président devra s’attaquer à des chantiers titanesques, le premier étant celui du changement des mentalités. Il s’agira de rééduquer le Camerounais. Un pari fou, que seul un dirigeant ferme, qui ne fait pas de quartier, sera en mesure de gagner », précise le musicien. Pour lui, à un moment donné, il faut la bonne personne à la bonne place pour que les choses changent. « Le plus important c’est de faire fonctionner la machine. »
Interrogé sur l’opportunité du fédéralisme devant les challenges qui interpellent le pays, Blick s’est montré favorable « Le modèle est décrié, mais, en réalité, il est déjà appliqué de manière officieuse. Chaque Camerounais nommé à un poste à responsabilité s’empresse de développer sa région d’origine. Pourquoi ne pas l’officialiser ? Cela pourrait créer une saine émulation », croit-il. Les apparatchiks de Paul Biya vivent dans la crainte d’un remaniement qui va les éloigner de certains de leurs privilèges habituels, de nombreux Camerounais l’ont compris et nourrissent le rêve d’une nouvelle vision au sommet de l’Etat.