Cameroun et scandale “Glencore” :  Le corrupteur plaide coupable pour sauver les corrompus ?

par Yves Ekoué Amaïzo

Sommaire :

1. INTRODUCTION : LA FAUTE AUX SOLIDARITÉS OCCULTES ?

Est-ce que le management de l’opacité au Cameroun et ailleurs en Afrique relève de la fatalité ? Certainement pas ! Alors, est-ce une forme de pratiques héritées des mentalités du Peuple africain ? Certainement pas ! Il suffit de se rappeler les valeurs de vérité, justice et solidarité de la Maât de l’Egypte ancestrale des pharaons noirs pour comprendre qu’il s’agit d’un phénomène consubstantiel de liens d’intérêts privés fondés sur la non-transparence organisée.

Ce mal que l’on retrouve partout dans le monde, mais amplifié en Afrique et au Cameroun est un vestige des « solidarités occultes pour faire carrière ou monopoliser les affaires[1] ». Ce management de l’opacité s’affranchit des normes du vivre ensemble et du partage des fruits de la croissance. Aussi, sa principale cible consiste d’abord en une acceptation des « contre-valeurs » africaines en détournant les valeurs de la solidarité africaine ancestrale en solidarité clanique en bandes organisées, si possible ésotériques pour mieux croître en vase clos. Ce monde des ténèbres est indisposé par le lumière, la traçabilité, la vérité et la redevabilité au Peuple.

Son mode de fonctionnement par cercles concentriques de captation de nouveaux adhérents, adeptes de la loi du silence et de l’enrichissement personnel illicite et frauduleux, annonce avec fracas l’arrivée des « masques de la répression » et du silence de la justice.

Mais au fait, de quoi parlons-nous ? de la Corruption bien sûr ? Mais s’il y a un corrupteur, où est le corrompu ?

2. MANAGEMENT DE L’OPACITÉ AU CAMEROUN

Le 20 juillet 2014, un groupe constitué de trois organisations: la Déclaration de Berne, Swissaid et le Natural Resource Governance Institute (US), a révélé dans un rapport[2] que trois traders suisses (Glencore, Vitol, Gunvor) ont acheté, au cours de l’année 2013, près de 50 % de la production pétrolière camerounaise revenant à la Société nationale d’hydrocarbures du Cameroun. « Ces achats ont abouti au paiement à l’État camerounais, de près de 600 millions de dollars américains, soit près de 300 milliards de FCFA, représentant 12 % des recettes de l’État ».

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