Après sommet de Montpellier : Mgr Kpodzro du Togo marche sur le parlement français pour exiger la fin de la dynastie Gnassingbe

 Ils avaient raison de tant vouloir se donner bonne conscience, en affirmant parler au nom des centaines de millions d’Africains silencieux qui n’étaient pas présents au sommet Afrique-France de Montpellier -et qui ne les y avaient pas missionnés non plus- tellement ils ont paru si faux à la fin de leur  séance de causerie aux prétentions faussement cathartiques avec Emmanuel Macron que l’on se demande depuis, si les 11 Africains de la diaspora triès sur le volet  pour participer à cette vaine parlotte françafricaine étaient vraiment conscients de la mission dont ils s’étaient investis pour l’occasion.  

En effet, en dehors d’avoir exhibé leurs talents de diplomates et de rhéteurs hors pair lors du sommet Afrique France de Montpellier, bon nombre de nos “plénipotentiaires” autoproclamés, ont gavé le public de demi-mots, là où on attendait qu’ils cassent la baraque en faisant comprendre une fois pour toutes à leur hôte qui soutient les pires tyrannies africaines (Cameroun, Togo, Côte d’Ivoire, Guinée Equatoriale, Tchad… notamment), qu’il avait désormais intérêt  à tourner catégoriquement le dos à ceux-ci si la France tenait à de bonnes relations avec les peuples africains(*).

On a ainsi eu droit à une indexation impersonnelle des dictateurs africains  soutenus par la France là où il eut fallu les nommer, laissant à Macron le beau rôle de pérorer sur sa stratégie d’esquive des dictateurs africains via une coopération indirecte qui ferait la part belle aux organisations de la société civile africaine, alors qu’il est notoirement établi que ce n’est guère là qu’un stratagème pour endormir les oppositions civiles et politiques africaines pendant que nos tyranneaux des tropiques se la filent belle, tuant au passage leurs compatriotes contestataires, détournant les fruits des efforts surhumains de leurs concitoyens contribuables, et bradant ce qu’il reste des ressources naturelles et foncières de leurs pays aux puissances étrangères.

Face à  cette hypocrisie, l’Archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, n’a pas eu d’autre choix que  de monter au créneau. Du haut de ses 91 ans, l’ancien Président de la Conférence nationale souveraine puis du Haut Conseil de la République, (parlement de transition au Togo  entre la fin de la Conférence nationale et les élections truquées par Eyadéma père en 1993) est venu corriger la copie truffée de non-dits que ses fils africains ont rédigée du 7 au 9 octobre dernier à Montpellier.

Toujours homme d’église comme il y a trente ans, le prélat qui a qualifié la réélection l’année dernière de Faure Gnassingbe de « mensonge fabriqué », et qui sait plus que tout le monde que la vérité affranchit ceux qui la connaissent, a marché sur le palais Bourbon (siège de l’Assemblée Nationale française) pour dénoncer le pillage de l’Afrique par la France, la perpétuation de l’esclavage en Afrique et surtout le règne dynastique des Gnassingbe dans son pays d’origine, le Togo.

(*)Soutenus par leurs armées, de nombreux peuples africains (de la Tunisie en Guinée, en passant par l’Egypte, l’Algérie, la Lybie, le Burkina, le Mali…) ont démontré ces derniers temps qu’ils étaient capables de renverser leurs satrapes en dépit des soutiens étrangers de ceux-ci, et par conséquent, de redessiner la carte des relations entre Etats : le changement du paradigme relationnel du Centrafrique qui est passé de Centrafrique-France à Centrafrique-Russie, et plus récemment celui du Mali qui passe de Mali-France à Mali-Russie, en sont de cinglantes illustrations.  

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