Après avoir à maintes reprises tenté de retourner #ladamedesochi, pour l’adoucir, à défaut de la rallier carrément aux positions françaises, la France a officiellement tombé le masque vendredi en signifiant à celle qui n’en a du reste pas manifesté l’envie, l’interdiction d’y séjourner, de crainte qu’elle ne vienne y causer un trouble à l’ordre public. Un procédé soutenu par un argumentaire qui semble puiser dans le discours stalinien des régimes autocratiques des pays africains jadis colonisés ar la France, à l’instar du Cameroun, où les manifestations et conférences de l’opposition sont systématiquement interdites pour cause d’éventuels « troubles à l’ordre public ».
L’Hexagone a-t-elle espéré longtemps, et finalement en vain, un retour à de “meilleurs sentiments” de l’activiste panafricaniste ? La réponse par l’affirmation semble la plus vraisemblable compte tenu du temps écoulé entre la signature (le 12 janvier 2022) par le gouvernement français de l’arrêté portant « interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire » français, « pour incitation à la haine et à la violence » de Nathalie Yamb, et la signification, (le 14 octobre 2022) dudit arrêté à l’intéressée : 9 (neuf) mois et 2 (deux) jours.
Autrement, c’est de guerre lasse, manifestement, que le pays des droits de l’homme, de la “liberté-Egalité-Fraternité” a décidé d’en découdre avec cette activiste qui dénonce régulièrement ses exactions et mensonges en Afrique et, en revanche, soutient résolument la Russie.
Pour le faire, le ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer français pointe du doigt les « diatribes récurrentes qu’elle profère contre la France et ses autorités et dans lesquelles elle cautionne, voire encourage, le recours à la violence à l’encontre des symboles de la présence française en Afrique ». La Panafricaniste camerouno-suisse très active sur les réseaux sociaux est en outre accusée de tenir « des propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ».
Si ce dernier développement de l’actualité franco-africaine qui en dit long sur l’intérêt que la France accorde à l’opinion que le monde en général et l’Afrique en particulier se font d’elle, notamment sur les réseaux sociaux, elle indique aussi la montée en intensité sur fond de panique de la maladresse d’une France qui n’a pas encore perdu l’habitude de la répression des plus faibles.
Comment croire que Nathalie Yamb qui n’utilise que le verbe pour crier son antipathie vis-à-vis de la France -auteur dans les années 1940-50 et 1960 des ignominieux massacres des nationalistes camerounais et parrain indéniable depuis 1960 des régimes fantoches au pouvoir au Cameroun qui n’ont jamais travaillé que contre les intérêts du Cameroun –quoiqu’ils se découvrent ces dernières années des vertus de nationalistes parce que leurs opposants en exil commencent à trouver une oreille attentive à Paris par rapport à leurs exigences de limitation des mandats présidentiels et et à leur refus de la transmission (dynastique) de gré à gré du pouvoir- peut-elle être jugée plus dangereuse pour la France en raison de son soutien à la Russie, que la Russie elle-même ?
Pour qui a vu la France sous Chirac et Sarkozy détruire l’aviation ivoirienne et plus tard toutes les positions des forces régulières ivoiriennes –y compris le palais présidentiel pour en extirper le président Laurent Gbagbo- sa réaction musclée contre une dame dont le crime est de soutenir la Russie –comme le font d’ailleurs aujourd’hui de nombreux Français pure souche pourrait d’autant plus étonner, que son véritable ennemi, la Russie, ne se voile plus de convenances diplomatiques pour piétiner ses platebandes, non sans tenir à distance respectable le “coq gaulois” qu’elle oblige grâce à la “menace Wagner” à battre en retraite de son pré-carré africain en Centrafrique, au Mali, et bientôt au Burkina. Mais ce serait ignorer qu’avec Nathalie Yamb, le verbe est plus violent qu’une arme à feu, comme l’illustre un post publié début octobre sur la plateforme Youtube par celle qui se considère elle-même comme le « cauchemar » de ceux qui ont du mal à souffrir l’existence des « combattants et combattantes de la cause de l’émancipation africaine ».