Plus de trois semaines après avoir pris le pouvoir par la force au Niger et s’être autoproclamée “autorité de transition”, la junte a réagi dimanche aux menaces formulées à son encontre par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui n’a cessé, depuis la survenue du coup de force, de la menacer d’une intervention aux fins de rétablir l’ordre constitutionnel renversé. Des menaces sous réserves auxquelles se sont ajoutées des sanctions économiques sévères infligées aussi bien au Niger en tant qu’Etat qu’aux membres de la junte en tant qu’individus hors-la-loi.
La réaction des putschistes au pouvoir à Niamey s’est faite par la voie de son leader, le général de Brigade Tiani Abdouramane qui, après avoir dénoncé la probabilité d’”un plan de démantèlement de notre pays” et des “sanctions inhumaines” qui ne sont pas pensées dans l’optique de trouver une solution négociée à la crise politique dont son pays fait l’objet, sans oublier la mainmise complice d’un pays étranger à l’Afrique et à la CEDEAO, a à son tour, mis en garde l’organisation régionale contre toute tentative d’agression de son pays. Ils trouveront en face d’eux un pays de 26 millions de Nigériens, a-t-il prévenu, laissant croire que le peuple nigérien tout entier, pourrait se constituer “bouclier humain” contre la CEDEAO pour protéger la junte, comme on pourrait le croire au regard des manifestations des partisans de la junte qui ont le droit de s’exprimer par dizaine de milliers et de commettre des actes de vandalisme, tandis que les soutiens du régime renversé n’ont même pas le droit aux manifestations pacifiques pour exprimer publiquement leur opposition à un coup d’Etat que « rien ne justifiait » selon eux, « si ce n’est la cupidité doublée de l’orgueil d’un général Tiani commandant de la Garde présidentielle qui n’a pas supporté la perspective que le nouveau président élu il y a environ deux ans, envisage de l’écarter de cette fonction qui lui rapportait énormément sur le plan financier et en termes d’autorité » (sic).
En dehors cependant de la réponse du berger Tiani à la bergère CEDEAO qui doit comprendre qu’une éventuelle campagne contre les nouveaux hommes forts de Niamey ne sera pas une “Ballade de santé”, le tombeur-en chef de Mohamed Bazoum a annoncé au peuple nigérien, un des deux destinataires avec la CEDEAO de son message du 20 août, que son régime s’octroyait un mandat de trois ans au plus, au titre de la transition, pour remettre les pendules politiques à l’heure au Niger et créer les conditions d’une alternance consensuelle et d’une société plus démocratique.
Cliquez sur ce lien pour écouter le message de celui que l’on désigne déjà officiellement au Niger et dans certains milieux africains comme “le président de la transition”