Mesquines interférences au Parlement Panafricain : Pourquoi le Sud-africain Julius Malema déclare la guerre à Emmanuel Macron !

Le leader des Combattants pour la liberté Economique (Economic Freedom Fighters) sud-africain est intraitable sur la question : la mainmise des pays d’Afrique francophone sur la présidence du parlement panafricain est une instigation de la France qui les vassalise depuis leurs indépendances factices survenues au début des années 1960. L’auteur de la retentissante menace « Je vais te tuer quand on sera dehors » -adressée à un député malien du Parlement Panafricain, en veut pour preuve la visite en Afrique du Sud, juste au moment où s’ouvrait la session de juin 2021 devant déboucher sur la mise sur pied d’un nouveau bureau, du président français, Emmanuel Macron.    

Deux semaines environ après la violente confrontation des députés du parlement panafricain – du fait de la contestation par les élus des pays de l’Afrique australe du mode d’élection à la tête de l’institution qui dénoterait, à les en croire, l’hégémonisme des pays francophones d’Afrique au sein de l’institution panafricaine – l’homme politique et député Julius Sello Malema,  leader du parti de la Gauche radicale sud-africaine Economic Freedom Fighters (EFF), est remonté au créneau vendredi à travers une déclaration publique,  pour réitérer son désaccord avec cette entourloupe francophone consistant à remettre toujours à plus tard l’introduction de la clause de rotation des ressortissants des sous-régions à la tête du parlement, et accuser directement -cette  fois-ci- la France de tirer les ficelles de la confiscation par les ressortissants de l’ex-Afrique française de la présidence de l’instance qui regroupe les législateurs de tous les pays du continent Berceau de l’Humanité.

Dans sa déclaration largement relayé vendredi sur les réseaux sociaux, Julius Malema fait valoir que le principe de la rotation des sous régions aux différentes instances des institutions panafricaines fait partie des règles consensuellement établies, mais que cela n’a jamais été le cas au parlement panafricain où les pays francophones d’Afrique Centrale, de l’Est et de l’Ouest, jouant de leur surnombre(*) (en termes de nombre de pays, et par conséquent de représentants, font plutôt prévaloir le principe d’élection, privant ainsi les pays d’Afrique Australe du Nord de la possibilité d’accéder à la présidence :

#ctaText??#  Le Tribunal rejette la requête de Pr Franklin Nyamsi alors qu'il est suspendu pour ses critiques au sujet de la Françafrique

« Le Parlement panafricain n’a eu aucun président issu de la région Afrique du Nord ou Afrique australe. Les régions Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Centre, dominées par les pays francophones, ont historiquement utilisé leur force numérique pour bloquer la pratique de la rotation. ».

Mais plus grave à ses yeux encore que l’hégémonie des pays frères francophones, est le fait que, selon monsieur Malema, cet état de choses soit la résultante de l’ingérence de la France dans le processus y relatif, l’Hexagone tenant à s’assurer que ce sont les candidats de son choix qui se retrouvent au sommet de l’institution.

« Au fil des années, la France a manipulé cette supériorité numérique pour imposer les candidat dse son choix. Mais grâce à tous les membres progressistes du Parlement Panafricain, le complot de la France a échoué. Nous appelons la France à rester en dehors des affaires africaines, en particulier du Parlement panafricain. ».

Et l’ancien leader des jeunes de l’African National Congress (ANC) de Nelson Mandela, combattif comme à son  habitude,  de mettre la France en garde contre ses ingérences dans les affaires africaines. Non sans appeler la jeunesse africaine à faire front pour faire échec à ces menées « impérialistes » :

« Nous appelons la France à rester en dehors des affaires africaines, en particulier du Parlement panafricain. Nous lançons en outre un appel à tous les jeunes « africains des pays francophones pour qu’ils combattent l’agenda de la France – qui est de garder l’Afrique et ses dirigeants enchaînés aux intérêts impérialistes. »

*Sur les 54 pays africains, 23 dont le Cameroun –pays officiellement bilingue-, ont le Français comme langue officielle dominante. Les 31 autres  se répartissent entre anglophones, arabophones et lusophones. Et encore !

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