C’est reparti depuis cet après-midi dans la ville de Kousseri, chef-lieu du département du Logone et Chari ou les deux principales communautés, Arabes-Choas et Mousgoum –pour ne pas les nommer- ont renoué avec les vieux démons de la rivalité mortelle qui les… “unit” en s’affrontant à l’arme blanche et au gourdin.
Le centre de la ville a été choisi par les antagonistes comme théâtre de démonstration de leurs ressentiments réciproques.
Sur le terrain, des témoins évoquent une expression de la violence d’une barbarie inouïe qui a contraint les populations, par centaines (hommes, femmes, enfants, nourrissons, bébés, malades, voire grabataires), à fuir, à pied, vers le Tchad voisin dont le Logone et Chari est frontalier.
Les forces du maintien de l’ordre aux abonnés absents ou l’inconséquence de la mobilisation des FMO pour assiéger Kamto
Pis encore, à la tombée de la nuit on dénombrait des morts par dizaines, et d’innombrables dégâts matériels à l’instar du marché de la ville littéralement mis à sac.
Au moment où Cameroonvoice mettait en ligne, la situation semblait on ne peut plus confuse et d’autant totalement sans issue, que les autorités de la ville s’illustrent depuis le début des affrontements dans l’après-midi par une absence notable et éloquente, genre « entretuez-vous, nous viendrons ramasser les cadavres ». Un comportement qui frise la forfaiture criminelle par ces temps où il est de notoriété que le département du Logone et Chari est une poudrière qui peut s’embraser à tout moment, pour un oui ou pour un non.
Pas plus tard que dimanche dernier des affrontements à Logone Birni, un arrondissement voisin de Kousseri, ont fait au moins une dizaine de morts et près de 30 blessés ainsi que des centaines de réfugiés.
Il y a trois mois, dans le même arrondissement, les mêmes communautés s’affrontaient, faisant encore des dizaines de morts et près de 25.000 réfugiés sans compter les blessés dont certains ont perdu à jamais l’usage d’une partie de leur corps ou un de leurs membres.

Et dire que pendant que le terrain est laissé libre à des Camerounais qui se vouent une légendaire inimitié mortelle connue de tous pour qu’il sèment la mort, les autorités camerounaises, pour des raisons de politique politicienne, mobilisent des dizaines d’éléments des forces du maintien de l’ordre pour neutraliser le leader de l’opposition, Maurice Kamto, qui ne cesse d’affirmer et réaffirmer son option pour une stratégie de prise du pouvoir uniquement adossée sur la paix et la voie des urnes