Amnesty International accuse la garde rapprochée de Blaise Compaoré de «force meurtrière»

L’Organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International, dans un rapport parvenu à APA vendredi, accuse la sécurité de l’ex-président Blaise Compaoré, d’avoir fait usage “d’une force excessive et parfois meurtrière”, lors de l’insurrection populaire de fin octobre dernier au Burkina Faso.
Intitulé “Qu’est-ce qu’ils avaient dans la tête pour tirer sur les gens ?”, le rapport sur l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso a été rendu public, jeudi à Ouagadougou, au cours d’un point de presse, animée par l’ONG Amnesty international qui, à l’occasion, s’est appesanti sur les différentes répressions subies par les populations lors du soulèvement.

Le document souligne que les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), les gendarmes, les forces militaires et la garde de la sécurité pénitentiaire (GSP) ont fait usage d’une ”force excessive et parfois meurtrière lors des manifestations qui ont éclaté à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays entre le 30 octobre et le 2 novembre 2014”. 

Selon les conclusions d’une mission de recherche menée entre novembre et décembre 2014, 33 personnes ont été tuées lors des manifestations. Parmi ces victimes, dix l’ont été par balles réelles tirées par des forces militaires. 

Pour le Directeur exécutif de l’organisation, Yves Boukari Traoré, les soldats et leurs commandements soupçonnés d’avoir participé à ces actions ayant entraîné la mort et les blessures des personnes en dehors du cadre de la loi, doivent être traduits en justice. 

Par conséquent, Amnesty International appelle les autorités de la transition à ouvrir une enquête sur l’utilisation d’une force excessive et meurtrière par les forces militaires, notamment la garde présidentielle, à l’encontre des manifestants. 

Le soulèvement populaire des 30 et 31 octobre 2014 a conduit à la démission de l’ex-président Blaise Compaoré.

Actuellement, le Burkina Faso est dirigé par un président de transition, Michel Kafando, avec un gouvernement de 27 ministres et un Conseil national de transition (CNT) de 90 membres. La durée de la transition est de 12 mois, à compter de novembre dernier.

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