Alors qu’elle est qualifiée de partisane du terrorisme et de menteuse par les officiels Camerounais, ilaria Allegrozzi, chercheure senior sur l’Afrique Centrale à Human Rights Watch, a indiqué dans une récente sortie a rappelé certains faits majeures des assassinats de Ngarbuh non sans indiquer qu’un second rapport sera produit pour relater les faits en toute véracité.
Ilaria Allegrozzi a choisi les antennes de TV5 Monde Afrique comme tribune pour cette nouvelle sortie. Interrogée sur le film du drame de Ngarbuh, la chercheuse de Human Rights Watch a dressé un aperçu du prochain rapport qui sera publié incessamment « Dans notre prochain rapport nous montrons comment ce qui s’est passé dans la localité de Ngarbuh n’est pas un incident malheureux comme les autorités l’ont dit, mais un massacre délibéré des civils par les forces de sécurité Camerounaises. » assure-t-elle. Ilaria Allegrozzi a la conviction de pouvoir apporter des éléments crédibles qui montrent que la version du gouvernement ne résiste pas à l’examen tant pour ce qui concerne le nombre de victime que pour ce qui concerne la dynamique de l’incident. « Nous avons parlé avec plus de 25 personnes y compris des témoins oculaires qui nous ont dit qu’il n’y a pas eu de confrontations entre les séparatistes et l’armée, qu’il n’y a pas eu d’explosion des conteneurs de carburant engendrant les incendies qui ont tué les civiles, comme le gouvernement l’a dit. » précise la chercheuse. A lui en croire, le massacre a été bien organisé au 14 février ; et visait à punir ceux des habitants de cette localité soupçonné d’abriter des séparatistes dans le village. « Aussi les témoins nous ont appris que les militaires ont procédé à l’incinération des corps des victimes à l’intérieur de leurs maisons. » confie Ilaria Allegrozzi.
Pour convaincre de la véracité de son hypothèse aux antipodes de la position la chercheuse rappelle la démarche employée pour son investigation. « Nous avons obtenu des listes des victimes auprès de 5 sources différentes. Nous nous sommes entretenus avec les proches des victimes et les résidents qui ont procédé à l’enterrement des corps qui ont confirmé de manière indépendante l’identité des victimes. Nos sources nous ont également indiqué le nombre de personnes qui étaient enterrées dans les fosses communes créées par les forces de l’ordre. » Rappelle-t-elle. A la force de cette investigation elle a pu localiser les 4 maisons où les civils ont été tués, ce qui lui a permis d’obtenir des images satellites avant et après l’attaque. Le nouveau rapport annoncé viendra apporter plus de précision à cette thèse que Yaoundé ne combat finalement que parce qu’elle l’incrimine.