Menaces du Colonel biyaïste Bamkoui à Sébastein Ebala «Si (le Bamiléké) Kamto prend le pouvoir au Cameroun je fais un carnage » (Hurinews)

Le colonel Bamkoui a promis de massacrer les Bamilékés si Kamto monte au pouvoir

Cela se passe simplement de commentaires, et annonce combien les Camerounais doivent encore lutter pour sortir leur pays de la pire des barbaries facho-staliniennes à ciel ouvert qu’est devenu leur pays sous la direction quarantenaire de Paul Biya, dont les créatures, cela se confirme de plus en plus chaque jour qui passe, ne sont ni plus, ni moins que de fieffés monstres.

Il y a quelques années, c’est le journaliste Michel Biem Tong de Hurinews, qui était arrêté et torturé par le même Mbamkoui, dans l’indifférence totale des Camerounais qui protestèrent assez mollement pendant que ce jeune homme qui se battait pour les droits humains était tué à petits feux par ce sicaire de Biya qui, en plus d’avoir acquis une réputation de “Terminator” à l’époque où dit-on, il instruisait l’exécution sans procès des enfants de la rue pur que cela serve d’exemple « à tous les enfants qui se rebellent contre leurs parents », et surtout pour tester sa capacité à tuer, assassina dans la nuit du 13 au 14 mars 2008 un jeune policier(*).

Sur les ordres du même Bamkoui, l’artiste Longkana Agno Simon, alias Longue Longue, fut arrêté début avril 2019 par des éléments de l’antenne de la Sécurité Militaire de Douala et torturé à la machette au point d’en pisser du sang.

A sa sortie de ce “laboratoire d’exploitation des opposants”, l’artiste engagé avait perdu les pédales et se promenait à travers le Cameroun pour pleurer et demander pardon à toutes les personnes dont il avait auparavant critiqué les fréquentations assidues du régime Biya. Le crime qu’il avait commis pour être torturé par Bamkoui ? Longue Longue avait osé déclarer dans  un post Youtube que celui qui avait remporté la présidentielle de 2018 au Cameroun était Maurice Kamto, candidat du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun). Longue Longue avait par ailleurs dit sa conviction que si l’élection était reprise, lors d’un vote public, ville par ville, Maurice Kamto gagnerait à 500% face au président sortant Paul Biya : «Vous avez volé les élections et tout le monde a vu. Si vous voulez, on sort Maurice Kamto de Prison et on reprend les élections ville par ville, vous verrez que Maurice Kamto va taper 500% ». Il le paya chèrement !

Le 17 avril dernier, c’est le journaliste et activiste politique très connu sur la toile pour ses critiques acerbes contre la dictature, qui est  arrêté par des éléments de Bamkoui et amené au siège de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL)  au Quartier Général des armées, à la grande joie du Colonel Bamkoui dont un élément audio circulant quelques mois auparavant sur les réseaux sociaux, laissait entendre qu’il faisait la promesse de mettre Sébastien Ebala aux arrêts.

Six mois après, le journaliste que les Camerounais ont lâché, et que ses confrères journalistes, de prétendus syndicalistes stipendiés par un régime passé maitre dans l’art de la corruption, ont oublié ou voué publiquement aux gémonies sous prétexte qu’il a été arrêté pour avoir appelé les Camerounais à manifester publiquement pacifiquement dans la rue pour demander la démission du président Paul Biya et non pour avoir exercé son métier, celui-là que tout le monde a abandonné à un sort décidé uniquement par le cruel Bamkoui et celui dont ce cerbère répond, a rompu le silence. Lisez plutôt.

Depuis son lieu de détention à la prison centrale de Yaoundé, le consultant média et activiste de la page Facebook et YouTube Médiatik s’est confié à votre journal en ligne hurinews.com sur les sévices corporels à lui infligés par les éléments de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL), organe du ministère de la Défense en charge des opérations sécrètes et du renseignement militaire. Kidnappé le 17 avril dernier par les agents SEMIL, Sébastien Ebala est accusé d’appel à manifestations sans autorisation à travers une vidéo virale sur les réseaux sociaux. Son procès est en appel alors qu’il n’a jamais interjeté appel.

SON MESSAGE AUX CAMEROUNAIS

J’adresse mes salutations à tous les camerounais de bonne volonté, de bonne foi, ceux qui n’ont cessé de me soutenir en prière, je leur sais gré pour tout ce qu’ils ont fait pour moi spirituellement, parce qu’il n’y a que ça qui constitue une nourriture pour moi. Pour ce qui est des intrigues, les petites calomnies l’abandon par la corporation journalistique, c’est qu’en réalité, beaucoup sont jaloux de ce que nous faisons mais je remercie une fois de plus les Camerounais de bonne volonté et qu’ils sachent que je ne baisserai jamais les bras quelles qu’en soient les difficultés, la répression et les humiliations. Dieu sera toujours au contrôle.

LES CIRCONSTANCES DE SON ENLEVEMENT PAR LA SEMIL

Tout est parti de ma vidéo enregistrée le 16 avril dernier à la Poste Centrale, non loin de la Boulangerie Acropole à Yaoundé, vidéo dans laquelle j’avais appelé les Camerounais à se mobiliser pour faire entendre leur voix sur ce qui se passe dans notre pays : mal-gouvernance, absence d’eau, d’électricité, de bourses pour les étudiants. J’ai appelé les Camerounais à se mobiliser à la Poste Centrale munis de pancartes, de bouteilles d’eau et de cache-nez, afin d’installer celui qu’ils avaient élu le 7 octobre 2018 (Maurice Kamto, ndlr). Après avoir enregistré cette vidéo de près de 3 minutes, je me suis rendu le lendemain à la résidence de mon co-accusé (Tchebo Tchebo Bernard, ndlr) au lieu-dit Hôpital Jamot car c’est là que nous faisions souvent nos directs sur Facebook. Aux environs de 16h 30, mon collaborateur Paul Daizy Biya a reçu un coup de fil d’un certain Mbapou Parfait qui est l’indic de Bamkoui (le colonel Bamkoui Emile Joël est le commandant de la Division de la Sécurité Militaire, la fameuse SEMIL, ndlr). Mbapou lui aurait dit que le colonel est très fâché parce qu’il m’a empêché de me rendre à la SEMIL quelques jours plus tôt pour discuter des problèmes de mon enfant. En réalité c’était un piège et l’objectif de cet appel était de nous localiser. Vers 17h, nous sommes assis au salon, nous entendons des bruits, des personnes qui crient à l’extérieur « fermez ! fermez ! ». On voit des hommes cagoulés qui arrivent avec des kalachnikovs, des gilets pare-balles, des marteaux et des pinces-monseigneurs et escaladent la clôture du domicile de M. Tchebo. Le maître des lieux nous a suggéré de nous cacher dans le plafond car nous ne savions pas qui c’était et avons même craint d’être assassinés. C’est comme cela que ces criminels ont cassé le cadenas du portail, ils sont entrés puis ont cassé la porte d’entrée faite en lambris. Une fois à l’intérieur de la maison, ils ont tout mis à sac. Le propriétaire est sorti du plafond et c’est ainsi qu’ils l’ont arrêté et torturé. Puis ils se sont dits que si Tchebo a été surpris en train de sortir du plafond, ça veut dire que Paul Daizy et moi nous y trouvions aussi. C’est ainsi qu’on nous a nous aussi arrêtés.

LE COLONEL BAMKOUI A PROMIS DE MASSACRER LES BAMILEKES SI KAMTO MONTE AU POUVOIR

Les hommes du colonel Bamkoui nous ont transportés au ministère de la Défense. Arrivés en ces lieux, nous avons trouvé le colonel Bamkoui qui a demandé à ses agents ‘ c’est comment ? ils ont voulu bagarrer avec vous ?’, ils ont répondu qu’ils nous ont surpris au plafond et le colonel de leur dire « amenez les au labo ». J’ai été torturé, j’ai reçu 150 coups de machettes sur la plante des pieds. Le but de cette torture était que je dise que c’est Maurice Kamto qui m’avait envoyé. Quand je leur ai dit que je ne suis pas en contact avec Kamto et qu’il ne m’a jamais envoyé, le colonel Bamkoui en personne m’a dit ceci lorsqu’il avait son pied posé sur ma poitrine : « tu te fais utiliser par des Bamilékés, tu penses que Kamto sera président de ce pays un jour ? De toutes les façons, un jour où l’autre, Paul Biya mourra mais Kamto ne prendra jamais le pouvoir et que si cela arrive, il y aura carnage et j’en serai à la tête. Je peux même t’assassiner ici et je mentionne dans le rapport que l’opération a mal tourné. Comme tu ne veux pas dire que c’est Kamto qui t’a envoyé et que tu es séminariste, tu mourras en martyr ». Ce 17 avril est une date triste pour moi mais je suis resté déterminé. Après m’avoir torturé à tel point que mes pieds enflés ont pris la forme des pattes d’éléphants, ils m’ont amené au bureau du colonel Bamkoui que vous pouvez voir sur la photo qui a circulé sur les réseaux sociaux où je suis assis à même le sol. J’ai encore reçu de violents coups de machette. Vers minuit, nous avons été transportés au service central de la recherche judiciaire au SED (secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale, ndlr).

IL Y A VRAIMENT UN PROBLÈME BAMILEKE AU CAMEROUN

Ce n’est pas  la première fois que le colonel Bamkoui affiche une telle aversion vis-à-vis de Maurice Kamto et de son ethnie les Bamilékés. Quelques semaines avant mon enlèvement par les éléments de la SEMIL, je m’étais rendu à son bureau en compagnie de Paul Daizy Biya lorsque ce dernier disait détenir des éléments compromettant sur le commandant du Bataillon d’intervention rapide (BIR), l’israélien Eran Moas. Le colonel Bamkoui avait martelé que Kamto ne prendra jamais le pouvoir dans ce pays et que si cela arrive, il prendrait la tête d’une opération de carnage. Les Camerounais doivent le savoir, il y a une certaine animosité vis-à-vis de la communauté bamiléké au Cameroun. Quand j’étais à la SEMIL, aucun bamiléké ne m’a touché, aucun anglophone ne m’a touché, aucun Douala ne m’a touché, ceux qui s’abattaient sur moi avec une rare violence c’était les Ewondos, les Bulus, les Nangas, les Etons et les Yambassa et le mot qui revenait à chaque fois est que « tu n’as pas honte, tu te fais utiliser par des Bamilékés, ils t’ont promis un poste, voilà pourquoi tu fais tes lives en bras de chemise, tu ne les fais plus avec de vieux tricots ».

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est bamkoui-emile.jpg.
Le criminel Emile Bamkoui (en train de recevoir ses galons de colonel), commandant de la redoutable SEMIL

LA GARDE-A-VUE AU SED

Au niveau du SED, mes droits ont été respectés. Quand nous sommes arrivés, les agents SEMIL ont demandé aux gendarmes de nous torturer de manière à ce qu’il leur soit imputés tous les sévices corporels que nous avons subis à la SEMIL. Ce que le chef de poste a refusé vu l’état dans lequel je me trouvais, mes vêtements étaient déchiquetés et imbibés de sang. On m’a accordé tout le respect que je méritais. Je vais remercier le lieutenant-colonel Bikaï qui, quand elle m’a reçu le samedi 18 avril m’a demandé si je n’avais pas de famille, je lui ai répondu que jusque-là, on m’avait refusé l’accès à un membre de ma famille. Puis elle a fait un SMS au chef d’escadron Mbialeu Dieudonné du service central de la recherche judiciaire afin qu’on me trouve des vêtements et qu’on aille avec moi à l’hôpital. J’ai beaucoup souffert, j’ai passé 41 jours de cellule au sous-sol.

EST-IL TENTE PAR L’EXIL ?

Mongo Beti, Ernest Ouandié, Um Nyobè sont tous morts au Cameroun. Personne ne me poussera à l’exil parce que ce que je mène comme combat, ce n’est pas pour moi mais pour faire comprendre aux uns et aux autres qu’au Cameroun, il y a des jeunes qui peuvent dire des choses sans avoir besoin d’aller se radicaliser dans des pays où d’autres ont travaillé. Je reste déterminé car conscient de n’avoir fait de mal à personne.

SON MORAL EN PRISON

Je suis là, je tiens le coup, j’ai un moral d’acier, je surmonte tous les obstacles, les coups bas contre moi mais j’ai tout remis à Dieu et à lui la vengeance. Je suis ici en prison parce que j’ai accepté de défendre la vérité, je veux voir le Cameroun changer mais on me reproche d’être l’esclave des Bamilékés, si c’est le cas je l’accepte car tous les Camerounais sont mes frères. Je ne pardonnerai jamais à ceux qui m’ont torturé et même s’il m’arrive d’être tué ici ou alors de sortir d’ici, que mes tortionnaires sachent que j’ai leurs visages en tête et ils répondront tous de leurs actes devant Dieu.

Propos recueillis par Michel Biem Tong

Source :

(*) Sous prétexte que l’inspecteur de police Hervé Mapouro Njifon était venu coucher avec son épouse à lui dans sa résidence située au camp des officiers de Mboppi, l’actuel Colonel Mbamkoui qui était à l’époque chef d’escadron et Commandant du Groupement Territorial de gendarmerie  de Douala logé dans ledit camp, vida le chargeur de son arme sur le policier. Des gendarmes parlèrent de plus d’une quinzaine de balles tirées sur la défunte victime, la plupart dans le dos. Quelques indiscrétions émanant des langues fourchues connaissant les relations entre les deux hommes révélèrent plus tard que le policier était venu chez le Commandant pour réclamer la juste part en numéraires qui lui était échue d’une affaire de trafic de vins et spiritueux dans laquelle ils étaient impliqués, de même que l’épouse de l’officier de gendarmerie assassin, gardienne  de la paix de son état, qui était sa collègue au Commissariat de police de l’Aéroport International de Douala. Mbamkoui aurait refusé de donner au policier râleur, acteur principal de la mafia dont il n’était que le protecteur, ce que celui-ci exigeait. S’en suivirent des éclats de voix, d’où la décision du Commandant de  faire taire le flicaillon qui commençait à se faire entendre au-delà du cadre résidentiel de son hôte, et menaçait de faire des révélations publiques, advienne que pourra. Le type DE drame dont Mbamkoui était coutumier en bonne brute, se produisit, et sa femme aurait accepté de jouer le rôle infâme de la femme adultère pour sauver la carrière de son mari, et aurait en retour -et surtout malgré elle- bénéficié d’un exil doré sur fond de séparation de corps en Occident. Par la suite malgré le nombre d’impacts de balles trouvées  sur la dépouille du policier –qui aurait pu dénoter l’acharnement criminel du cocu assassin-, Bamkui fut condamné le 5 mai 2009 à 18 mois de prison, et deux mois plus tard, le 17 septembre, sa peine fut réduite à seulement 5 jours de prison.

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