Cameroun/Guerre civile : Après le raté du “Grand Dialogue National” de 2019, Paul Biya voudrait remettre ça !

Dans l’intérêt de la normalisation d’une situation qui empire désespérément  au fil des jours du fait des faucons et entrepreneurs de guerre qui écument son régime, le vieux leader camerounais, Paul Biya (87 ans, dont 38 au pouvoir) serait de nouveau en train d’opter pour une main tendue aux leaders anglophones emprisonnés.  

C’est la bonne nouvelle  qu’annonce dans son édition du 15 décembre courant, le journal Africa Intelligence (accessible par abonnement) au sujet de l’épineux casse-tête chinois dans lequel s’enlise le Cameroun depuis 2016.

L’initiative du président se heurterait selon Africa Intelligence à l’option du tout militaire qui aurait les faveurs de certains de ses collaborateurs, mais aussi à des approches différentes de stratégies de sortie de crise dont celle du ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, à l’origine des lenteurs qui plombent à ce jour le succès de ce round des négociations que Paul Biya et les partenaires extérieurs du Cameroun  souhaitaient confidentielle, voire souterraines.

Au sujet de ces lenteurs justement, notre confrère fait état des inquiétudes des amis du Cameroun à l’instar de la France, dont l’ambassadeur actuel à Yaoundé, de même que son prédécesseur, ainsi que d’autres missions diplomatiques occidentales au Cameroun se seraient plaints.

Ainsi, ils «s’impatientent et s’inquiètent de la situation sur le terrain », affirme notre confrère, révélant au passage que « L’ambassadeur de Paris à Yaoundé Christophe Guilhou, ainsi que son prédécesseur Gilles Thibault – parti en 2019 -, ont successivement fait part de leurs inquiétudes au président Paul Biya et questionné la stratégie de certains de ses plus proches conseillers sur le NO/SO, à l’instar du secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh».   

Lequel Ferdinand Ngoh Ngoh, « a préféré solliciter, en 2019 puis une nouvelle fois cet été, le Centre pour le dialogue humanitaire (CDH) suisse pour mener une médiation avec les séparatistes (Africa Intelligence du 04/03/20), à ce jour sans grand résultat» selon Africa Intelligence qui rappelle que les dernières rencontres des 14 avril et 2 juillet 2020 avaient donné lieu à l’évocation par les parties des  d’éventuelles conditions de normalisation : cessez-le-feu, libération de tous les prisonniers anglophones, démilitarisation des régions du Nord-Ouest du Sud-ouest, loi d’amnistie, dialogue sous l’égide d’un médiateur indépendant qui pourrait être l’Eglise catholique.

Plus encore, on apprend qu’après que la mèche des négociations de juillet a été vendue, une autre rencontre entre les parties en conflit en présence de médiateurs aurait pu avoir lieu, n’eut été le drame de Kumba :  « Une entrevue initialement prévue le jeudi 29 octobre a été annulée après la tuerie de l’école de Kumba (Sud-Ouest) le 24 octobre, au cours de laquelle sept élèves ont perdu la vie. Plusieurs prélats, comme le cardinal Christian Tumi, l’évêque de Bamenda Andrew Nkea Fuanya et le révérend de Buea Fonki Samuel Forba, avaient accepté de participer à cet échange ».

S’il ne s’agit pas d’un coup de com’ du régime visant à donner de son chef une image de “mendiant de la paix” comme ses laudateurs aiment à le désigner, il faudrait se réjouir du changement d’attitude du président Biya qui brille depuis 2016, année du déclenchement de la… “crise anglophone”,  par l’insincérité de ses démarches en vue de ramener la paix.

Il faudrait alors croire que critiqué par son opposition, et une très importante frange de ses compatriotes, ainsi que par la communauté internationale pour sa gestion va-t-en guerre de ce qui fut jadis une simple crise sociale, mais que son jusqu’auboutisme  a transformée en guerre de sécession, le chef de l’Etat camerounais ne désespère pas cependant de voir les extrémistes anglophones qui ont pris les armes pour obtenir l’indépendance de l’ex-Cameroun occidental, se rendre à son avis de la préservation à tout prix de l’unicité et de l’indivisibilité du Cameroun.

De même, il ne serait pas excessif de croire que les ennemis de la paix dans le NOSO que l’on trouve dans les deux camps, et qui pourraient s’être alliés pour les besoins de la cause, aient perpétré l’odieux massacre du 24 octobre à Kumba pour empêcher les pourparlers du 29 octobre.

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