RCA : Vers un inévitable coup d’Etat ?

Symbole de la stabilité du pouvoir légal, la capitale centrafricaine a été le théâtre d’un échange nourri de tirs entre les rebelles les forces armées, pourtant présentes en nombre important à Bangui. Faustin-Archange Touadéra qui vit peut-être ses derniers jours.

C’est dans la matinée du 13 janvier aux portes de Bangui, précisément dans le quartier de Bimbo que des incursions ont été signalées. Des tirs ont opposé les groupes armés à l’armée centrafricaine, les Faca, soutenue par les partenaires russes et rwandais, ainsi que la mission des Nations unies. Les affrontements ont eu lieu entre 6h et 9h. Mais des tirs étaient encore entendus vers 10h. La Minusca confirme que sa base localisée à cet endroit a été attaquée par des hommes armés. La réplique à cette attaque ne s’est pas faite attendre. Les éléments de la mission onusienne conjointement avec les forces armées centrafricaines se sont déployées en grand nombre et ont réussi à repousser les rebelles qui essayaient de passer un pont pour rallier Bangui. 

A en croire la Minusca la fusillade a entrainé la mort d’un casque bleu rwandais alors qu’un autre casque bleu est blessé. Le Premier ministre, Firmin Ngrebada, a annoncé la mort de 30 assaillants et de 5 éléments capturés au cours de cette journée. L’ampleur des dégâts témoigne de la violence de l’affront, mais confirme davantage le fait que les assaillants étaient en possession d’armes lourdes. Protégé par ses troupes, par les Casques bleus des Nations unies et par des forces étrangères, notamment russes et françaises, le régime de Faustin-Archange Touadéra n’est pas moins dans la panique. Ce d’autant qu’il s’agit «d’une guerre asymétrique, où les gens se mettent en civil, avec des armes sous les motos et parfois sous les manteaux. Ils traversent les villages nuitamment, puis se regroupent à un endroit et là, on a une attaque. Ce n’est pas une guerre frontale. C’est ce qui explique que ces gens-là puissent échapper à la vision, et de nos troupes et de celles de nos partenaires, pour se regrouper à des endroits, lancer une attaque, voir s’il y a de la résistance et battre en retraite quand effectivement la résistance est forte, comme cela a été le cas ce matin », a expliqué Ange Maxime Kazagui, le porte-parole du gouvernement.

Le pouvoir a déserté le territoire et semble retranché dans la capitale Bangui. Les deux-tiers de la Centrafrique sont désormais contrôlés par des milices qui multiplient les coups d’éclat. Des manœuvres qui sont visiblement encensées par François Bozizé. L’ancien chef d’Etat est un habitué des coups d’Etats et des exils. C’est par un coup d’Etat qu’il a accédé au pouvoir en 2003 (après deux putschs manqués) et c’est la rébellion de la Séléka qui l’en a chassé en 2013. Revenu de son exil au Cameroun, sa candidature à la dernière présidentielle a été rejetée, au motif des sanctions internationales qui pèsent sur lui. Il semble vouloir jouer sa dernière carte.

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