Agence Africaine du médicament : les lignes bougent

Cameroonvoice a appris qu’une nouvelle alliance composée d’acteurs non-étatiques appelle, au nom des patients et de l’industrie, à mettre en place l’Agence Africaine du Médicament de toute urgence, avant la fin 2021.

Les ministres de la santé de quatre pays africains (Algérie, République démocratique du Congo, Égypte et Cabo Verde) et les représentants d’organisations internationales, de groupes de patients et de l’industrie pharmaceutique ont réaffirmé aujourd’hui, lors d’une table ronde de haut niveau, l’urgence de mettre en place une autorité de réglementation en Afrique, en particulier dans le contexte épidémique de COVID-19. La fragmentation actuelle des systèmes de réglementation sur le continent africain rend en effet l’élaboration d’une réponse appropriée compliquée.

Le retard accusé dans la mise en place de cette entité « entrave l’amélioration indispensable de la production de médicaments, des produits médicaux et des technologies et l’harmonisation de la réglementation sur le continent. Je suis encouragé de voir le lancement de l’Alliance du Traité de l’Agence Africaine du Médicament aujourd’hui, et j’exhorte les ministres de la santé qui ne l’ont pas encore fait, à mettre le processus en mouvement pour la ratification rapide de l’AMA », a déclaré Michel Sidibé, Envoyé spécial de l’Union africaine.  

Les ministres de la santé et les participants à la table ronde ont défini les premiers travaux de l’Agence Africaine du Médicament (AMA) avec l’objectif qu’elle devienne l’un des systèmes réglementaires les plus efficaces et les plus modernes au monde. Une fois établie, l’Agence tiendra un rôle majeur en supervisant l’autorisation de mise sur le marché rapide et efficace de vaccins, de médicaments et de différents produits de santé, sûrs et de qualité, afin de contrôler et traiter les maladies en Afrique, selon des normes réglementaires solides.

Le président du comité d’engagement Afrique de l’IFPMA, Karim Bendhaou, a surtout précisé, dans la même lancée, que l’Agence « contribuera à l’harmonisation de la réglementation à travers l’Afrique pour permettre la collaboration, le partage du travail et l’utilisation de procédures de confiance, ce qui signifiera une situation gagnant-gagnant pour les régulateurs nationaux, les patients et l’industrie. Nous espérons que nous atteindrons un point de basculement dans l’établissement de l’AMA et espérons voir des progrès significatifs dans le processus de ratification d’ici à la fin de l’année ». Le vœu de Kawaldip Sehmi, le PDG de l’IAPO, est que la nouvelle agence soit en mesure d’ « établir un cadre et une structure propres pour s’engager avec les patients et les consommateurs africains, comme le font déjà leurs homologues européens ou américains ».

L’Agence renforcera également les compétences réglementaires sur tout le continent. En pratique, cela signifie que les autorités réglementaires nationales seront en mesure de s’appuyer sur le travail effectué par leurs homologues dans d’autres pays, réduisant ainsi considérablement le temps nécessaire pour que les médicaments, les vaccins ou les tests diagnostiques arrivent sur le marché. Pour de nombreux pays, l’AMA promet également de stimuler la croissance industrielle et économique, en encourageant le développement de l’industrie pharmaceutique locale et l’établissement de centres d’excellence pour la recherche sur le continent.

La mobilisation et l’ambition sont fortes mais doivent maintenant se traduire en actions concrètes. Lors de la table ronde, une nouvelle alliance regroupant plusieurs acteurs non-étatiques a été annoncée – l’Alliance du Traité de l’Agence Africaine du Médicament (AMATA) – pour obtenir une ratification rapide du traité, ainsi qu’un engagement significatif avec les patients, l’industrie et les autres parties concernées une fois que l’Agence sera opérationnelle. 

L’initiative bénéficie de l’accompagnement de Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France, qui regroupe quelque 260 entreprises du médicament en France. Son Directeur général, Philippe Lamoureux a rassuré à ce propos que « Nous sommes ravis de soutenir cette initiative et sommes impatients de nous engager avec l’AMATA pour atteindre ses objectifs pour un meilleur accès des patients aux médicaments en Afrique ».

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