Honteux du sort que la diaspora camerounaise résistante a fait subir à leur champion au cours de son séjour suisse, les partisans du chef de l’Etat camerounais font mine lundi de moquer la méprise de leurs adversaires, en faisant valoir que pendant qu’ils battaient le pavé à Genève dans le cadre de l’”opération chasse au dictateur” qui a connu un succès retentissant, le président Paul Biya et son épouse Chantal se trouvaient plutôt en France.
Dans quelle ville française ? Ils ne le savent pas eux-mêmes, mais il se pourrait bien qu’ils aient raison. Partiellement du moins. Car si le dictateur d’Afrique centrale est bel et bien arrivé à genève et y a séjourné jusqu’à vendredi, il semblerait que la perspective d’une méga-manifestation de ses compatriotes pour dénoncer son séjour helvétique et la levée de boucliers de certains militants de la gauche du canton de Genève aient poussé les autorités suisses à mettre à la porte leur hôte encombrant. Même le psychopathe Jean –Bedel Bokassa n’avait pas été ainsi brinqueballé.
Bien sûr, le N°1 camerounais qui aurait aussi la nationalité suisse n’a pas été chassé inélégamment. Ses hôtes et “vrais compatriotes” de sa Suisse préférée lui auraient aménagé une issue de sortie en le faisant fuir vers la France. C’est ce qu’a affirmé dimanche dans un post sur les réseaux sociaux l’activiste et journaliste J-P Dupont, celui-là même qui, en 2020 a entrepris de traîner Biya devant la Cour Pénale Internationale après un énième massacre des femmes et enfants anglophones à Ngarbuh par l’armée génocidaire du régime.
Paul Biya serait donc en France, fabrique des dictateurs, mais aussi souffre-douleur de ces derniers qui l’utilisent pour redorer leur blason. Chaque fois qu’un dictateur africain veut détourner l’attention de ses compatriotes sur ses crimes il leur donne la France à croquer, en passant pour un nationaliste que l’hexagone veut chasser du pouvoir avec l’aide des activistes de la diaspora pour perpétuer l’exploitation des richesses nationales (cf. la conversation de calibri Calibro avec le président français Macron au salon de Paris et les mots d’ordre anti-français scandés par la suite par des manifestants payés avec des beignets et des haricots par le régime pour faire revenir Paris à des sentiments moins hostiles vis-à-vis de Biya et compagnie).
Nul doute que si cette information se révélait vrai, les camerounais qui ont de nouveau montré à la face du monde à Genève que Paul Biya est le véritable mal de leur pays, rappliqueront à Paris.
Paris fera-t-elle comme d’habitude, en soutenant son suppôt néocolonialiste quitte à être jeté à la vindicte chauviniste des patri(chi)otes intéressés ? Ou alors se rangera-t-elle aux côtés des hommes et femmes qui ont le courage de crier urbi et orbi le malheur de leur peuple pas pour donner raison à un quelconque opposant qui n’en a pas nécessairement besoin, mais en soutenant pour une fois un peuple qui restera éternellement alors que le dictateur, lui, a vocation à passer ?