Cameroun-OTS : Du calvaire à la mort, les enseignants subissent le système

Déclenchée depuis près de deux semaines sur l’étendue du territoire national, la grève perlée des enseignants du secondaire met à nu les conditions désastreuses dans lesquelles travaillent les seigneurs de la craie. Entre mort, vie rustique et risquée, regard sur le tourment que le régime Biya inflige aux encadreurs des nouvelles générations de Camerounais.

Les réseaux sociaux s’enflamment depuis ce 8 mars 2022 avec la mort d’un enseignant du nom d’Hamidou. Recruté à la fonction public comme enseignant d’éducation physique et sportive depuis 10 années, ce n’est qu’à la faveur du mouvement “On a trop supporté” que l’enseignant au Lycée de Beka s’est vu formellement intégré à la fonction publique. Il ne va malheureusement pas jouir du fruit de son sacrifice pour l’édification de la jeunesse camerounaise. Ce 8 mars 2022, il est mort d’un arrêt cardiaque dans un hôpital nigérian; il meurt surtout dans le dénuement imposé par sa condition de misère entretenue par la mauvaise fois des officiels camerounais.

Il faut croire que le récent mouvement de grève lancé par les enseignants du secondaire est venu mettre des mots, des images et des visages sur le calvaire de ceux qui se sacrifient pour le bonheur de la jeunesse. Dans la mosaïque des clichés qui defrayent la chronique, il y a des enseignants d’une localité de la région du centre, siège des institutions, qui ont fait part des conditions désastreuses dans lesquels ils se rendent à leur lieu de service tous les jours. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux présente une enseignante qui ,en l’absence des moyens de de communications, adaptés se rend dans son lycée en empruntant une vaste étendue d’eau qui la mouille jusqu’à la taille. Elle regrette l’absence d’initiatives gouvernementales pour alléger cette situation, mais davantage le fait qu’aucune prime dédiée à ce risque professionnel du quotidien ne soit pas décidée par les administratifs.

M. Hamidou du lycée de Beka

Voilà qui fait replonger dans la litanie des doléances qui sont à l’origine de la fronde des enseignants à ce jour. Un mécanisme abouti est mis en place pour siphonner ou retarder le paiement de leur dû malgré leur travail. L’état se justifie en prétextant son incapacité à tenir le pari qui s’estime à plusieurs centaines de milliards. L’état qui brandit ces contraintes financières est pourtant le même où plusieurs centaines de milliards de FCA ont volé en fumée en mage de la lutte contre le Covid 19 et l’organisation de la biennale du football africain. L’argent se dépensait à tour de bras et pour des causes strictement proportionnelles aux délits financiers des pontes du régime en place. Devant des situations réelles et urgentes, le gouvernement comme à son habitude multiplie des discours creux et hypocrites. Pendant ce temps la condition des enseignants se dégrade de plus en plus.

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